Résumé : Une petite bougie en céramique poreuse placée au contact d'un supergranule d'urée de 2 g et utilisée comme préleveur, a permis de montrer que quatre jours après le placement de l'engrais azoté, il reste dans la solution du sol 180 mg/L d'azote uréique contre 4000 mg/L d'azote ammoniacal. Cette hydrolyse très rapide se traduit par une augmentation du pH qui atteint presque le pKa de l'ammoniaque (9,25). L'analyse de l'évolution de la concentration en azote ammoniacal de la solution du sol met en évidence la contribution de deux phénomènes, la diffusion et le prélèvement racinaire, qui se succèdent à cause d'une toxicité de l'ammoniac au-dessus d'un seuil critique correspondant à une concentration en solution d'environ 6 mg/L. L'absorption de l'azote de l'engrais est ainsi régulée par l'ammoniac NH3 pour des raisons tenant à la fois de la géométrie (apport ponctuel dans la couche réduite du sol, symétrie sphérique), de la nature chimique de l'engrais (urée) et de la physiologie du riz irrigué (niveau de toxicité de NH3). L'absorption d'ammoniac NH3 précède celle d'ammonium NH4+.